24 juin 2008

Let the good times roll!


Bonsoir,

Ici je raconte comment la vie de voyageur a Kathmandu peut-être riche en surprises, généreuse et pleine de saveurs. *(notez le retour des accents yéèèàh!)*

- Et retour de Photoshop! -love my VAIO back-
Nous sommes revenus dans la capitale népalaise car Joanne avait décidé de prendre l'avion pour atteindre Mumbai, là où son avion Air France l'attendait. Une bonne option car l'idée de se remanger le trajet jusqu'à la frontière nord ne nous attirait pas du tout, étonnamment!
Je ne peux pas dire que je me retrouve alors seul, puisque nous avions retrouvé déjà Raphaël, (rencontré à Agra, puis à Varanasi) et Stéphane dit K-wet, un allumé de l'Inde, 3 ans en tout sur ses 36, il faisait partie de l'ashram de Ama, dans le Sud. Et... il avait rencontré mon frère et tout le Pondicherry Crew lors d'une soirée où il avait lu les lignes des mains des plus belles filles. Il dit: "La Terre, c'est une petite boule". Je reste donc avec mes deux compères, quelques jours, avant qu'ils ne s'en aillent trekker dans les Annapurna, les inconscients!

Puis un soir, sur le roof top de l'hotel, (une guest house qui se respecte possède obligatoirement une terrasse sur le toit) je fus abordé par une jeune fille pétillante, qui me proposa avec allègresse de joindre le petit groupe qui se formait afin d'aller passer ensemble une soirée au... casino! Au Casino Royale en plus. J'ai enfilé mes sneakers Levi's noires (achetées 8€ la veille), que James Bond aurait pu porter, oui, parfaitement, et j'ai suivi le mouvement. La troupe dans lequel je vais me fondre ces prochains jours est constituée de cette jolie Américaine de Portland, Acacia (prononcé Akeisha, j'ai mis un peu de temps...), (OUI, ses parents étaient hippies), qui voyage avec Dylan, Britannique, qui ont rencontré Mary, Autrichienne et Pete, Finlandais. On est aussi partis avec Ram, un pote Népalais qui était donc en compétition avec moi pour le Prix de l'accent le plus prononcé de la soirée...


On a joué, et... on a tous gagné!! Sauf Mary, tout le monde a gagné au moins la somme qu'il avait engagé! J'avais joué 1000 ruppees népalaises (10€) au Black Jack et j'en ai gagné autant, de quoi donner le sourire, surtout que consommations alcoolisées et repas fastueux sont gracieusement offerts! Un petit tour vers les bandits-manchots et bim, quelques piécettes en plus, tout semblait un peu trop facile ce soir-là, peut-être à cause de la Vodka Coca... Cette nuit-là plutôt, car on est sortis fin saouls du Casino, à 6h du matin, sans penser à prendre un taxi pour rentrer, et il s'avéra bien plus fun de traverser Kathmandu qui se réveille à pied. A zigzaguer entre les livreurs de journaux, à esquiver les chiens dormants et à s'extasier devant le jour levant. Dodo à 10h du matin, après un petit after sur le roof top (on ne pouvait pas déranger les autres clients de l'hotel, il n'y en avait pas!). J'étais censé quitter Kathmandu le lendemain.


-Le roof top!

-Le drapeau bouddhiste international; Swayambunath au fond.
Mais ça, c'était sans compter une certaine grève des bus. Quelque part, la gueule de bois que je me suis trainée a été reconnaissante envers les conducteurs. Bref, après quelques chouettes soirées passées ensemble, et quelques jours où j'espérais maintenant la fin de la grève, je pris enfin le départ, pour traverser en bus la partie Sud du Népal, jusqu'à la frontière indienne de Kakarbitta, non loin de Darjeeling et de ses plantations de thé...

-Raphaël et Joanne, pleine concentration avant le lamentable France-Italie.

Back to Kathmandu

Pokhara to Kathmandu.
Bus journeys are eventually so fun.



21 juin 2008

Pokhara


Un beau matin, nous partames de Kathmandu pour ne plus y revenir. Du moins, c'etait ce que nous croyions.

Envisager une journee de rafting sur la riviere Thrisuli (et avoir paye 25 US dollars pour) acheva de nous reveiller ce matin-la, vers les 5 heures. En revanche, marcher 30 min dans Thamel avec nos sacs plus lourds que jamais, a jeun, en pensant inevitablement aux 3 heures de bus qui allaient suivre, ca, on s'en serait bien passe! Nous voila donc en route, apres un leger breakfast qui fut constitue d'... une tasse de the. Et d'une deuxieme en attendant le bus. Il faut que je vous raconte: il y a toujours une foule autour d'un bus qui arrive ou qui part. Comme dans les gares, des hommes avec des paniers remplis a ras-bord (portes sur la tete le plus souvent) tendent leurs bras a travers les fenetres pour vendre leur marchandise. Pop-corn, litchees, bananes, boissons fraiches, journaux, chewing gums, cadenas, jouets en bois, etc. Ils gravitent autour du train ou du bus, et certains montent meme a l'interieur pour regarder tous les voyageurs dans les yeux (avec le jeu de sourcils adequats) et ainsi etre bien sur que le gars au fond ne veut de son appareil electrique, ou d'une nouvelle tasse de chai. Il est donc difficile de manquer de quoi que ce soit en transport!

Bref, nous arrivons tard dans le matin pour faire connaissance avec notre guide, les 2 Canadiens qui nous accompagneront et nos gilets de sauvetage. Le bus nous a deposes au bord d'une route, un "hameau" de quelques habitations baties en bois et en chaume, ou les pecheurs reviennent depuis la riviere, les filets pendants. Nous descendons jusqu'au rivage ou nous attend notre raft, et c'est parti pour 4 heures de sport! Les bons rapides nous enlevent des rires d'excitation, e les paysages des cris d'admiration. C'est court 4 heures, mais comme il a plu pendant une bonne partie de la descente, on etait pas faches de se secher a l'abri d'une petite cabane, avec un bon the traditionnel, tous complices apres l'aventure.



Comme nous avions descendu la Thrisuli sur une distance significative, nous etions plus pres de Pokhara que de Kathmandu a l'arrivee. Le trajet que nous avions vu sur la carte la veille, nous l'avons parcouru en bus avec nos amis du Western Canada, et nous arrivons a Pokhara juste avant la nuit, a l'heure ou ete prise cette photo:

Pokhara est la ville depart de tous les trekks pour le tour des Annapurna, un ensemble de sommets qui atteignent pour les plus hauts les 8000 d'altitude. Plusieurs combinaisons sont possibles et des trekks courts s'organisent aussi. Mauvaise periode en raison de la pluie, il n'y a qu'une dizaine de trekkers en ce moment dans tout le massif. En pleine saison, imaginez que 450 marcheurs en moyenne partent chaque jour de Pokhara!

Je vous laisse avec d'autres photos.

-Tea shop.
-Un visiteur dans notre chambre
-"Macro" love
-Ma Joanne
Le lac Phewa

19 juin 2008

Kathmandu

Ca y est Delhi-Kathmandu par la route, un bel objectif atteint!
Nous sommes dans le quartier de Thamel. Le seul quartier "vivable" de la capitale, tellement l’air est pollue, les rues defoncees meme sur les grands axes, ce qui fait de Thamel le quartier touristique, qd il y a des touristes! Car il y a peu de monde dans les rues, bien moins qu’en Inde. Le Nepal est reste une destination "hippie", et certains vieux routards ne sont pas la depuis la derniere pluie moussonnique. De l’epoque flower power reste une ambiance bien decontractee dans les bars de la ville… et les shops qui fourmillent dans les rues vendent tout ce qu’il faut pour refaire une deco "world" a la maison!
Notre hotel est bien, le personnel est cool maintenant que l’enquete sur le suicide est bouclee. Ahah.
Mais voila, nous sommes confrontes a une autre donnee climatique, la mousson. Pas tres surpris quand la premiere grosse journee de pluie nous tomba dessus, mais …le deuxieme jour…!
Incroyable de voir la ville se metamorphoser, a l’instant ou la premiere goutte tombe. Les pousse-pousse installent une bache en plastique au-dessus de leur velo tunning, au meme instant ils sont tous pris d’assaut, pareil pour les taxis, et TOUT LE MONDE a un parapluie. Les seuls qui se mouillent avec le sourire sont les petits Blancs qui vont se refugier vers une connexion internet. Hehe.

Photos:
-Monkey Temple, colline de Swayanbun
-Kathmandu streets
-Durbar Square

et allez voir les photos de Benares, un peu plus bas, si vous les avez ratees!

14 juin 2008

On the road to Kathmandu

On nous l'avait pourtant bien dit que c'etait pas facile d'aller au Nepal par la route.

Mais j'ai toujours pense qu'a vaincre sans peril, on triomphe sans gloire.

Et puis quoi, on parle du NEPAL! Ce petit pays montagneux qui heberge avec le Tibet les plus hauts sommets de la planete, le Toit du Monde. 8848m pour l'Everest, mais ca a peut-etre change depuis mon ecole primaire. Nous avons soif de fraicheur, de verdure a perte de vue, ces pentes vertigineuses coiffees par les neiges eternelles...
Notre lyrisme est pertube par les quelques mesaventures du trajet.

Ca commence donc a la gare de Benares. Nous livrons une lutte sans merci pour arriver a monter dans notre train de nuit. Il y a une foule incroyable et on a l'impression que tout le monde veut monter dans notre wagon! C'est une veritable guerre pour arriver jusqu'a nos couchettes, que seulement une experience de vie en Inde nous a prepares a donner. Si seulement ca avait ete le bon train! Ce n'est qu'une fois installes sur nos couchettes (toujours en classe Sleeper), presque prets pour la nuit, qu'un Indien reclame nos places, verifie nos tickets et nous apprend que ce train-ci part pour Mumbai (Bombay)! Notre train est donc en retard, c'est la folie a Benares. Et on a eu chaud, car le train avait commence a partir, lentement, quand nous sommes enfin arrives a descendre du wagon!
Apres quelques changements de quais, nous voila enfin partis.

Destination Gorakhpur, d'ou nous pouvons prendre un bus pour rejoindre la frontiere nepalaise. Le bus nous emmene en quelques heures a 2km de la fameuse frontiere Sunauli-Belahya. La seule au Nord a pouvoir etre empruntee par les etrangers. Cyclo-rickshaw, puis money change : en tant que foreigners, il nous faut des US dollars pour payer le visa, ou des euros mais ni Joanne ni moi n'avons de devises europeennes (depuis quelques mois meme!). Le visa paye, les formalites au point, nos premiers nepalais rencontres (bon, OK, ils sont fonctionnaires a l'Immigration) nous accueillent par un grand "Namaste! Welcome to Nepal!" tout sourire, et en choeur. Il est 16h et nous sommes les premiers etrangers de la journee a passer la frontiere, si on ne compte pas le Finlandais qui nous a grille d'une heure.

Bonheur de passer cette porte symbolique! La temperature n'est pas moins chaude, mais il y a indeniablement plus de sourires et cela peut rafraichir meme le plus fatigue des routards.
Reste a attendre Tiphaine, une amie de Pondicherry, que nous avons croise par hasard a Varanasi, et nous avions decide de s'attendre a la frontiere. Elle arrivera pour prendre un bus ensemble. Night bus, s'il vous plait. Sans clim, merci. Et prudence sur la route hein. Pas de crevaisons par exemple ahah. Et la vient la suite du trajet galere.

Le premier pneu qui eclate fait un bruit qui nous a tous reveilles. Une bonne heure pour changer le pneu, enorme le pneu, faut dire. On repart avec un bruit pas tres rassurant: les Nepalais ne sont pas rassures eux-meme. On s'arrete donc prendre une autre roue de secours dans un garage local. (Evidemment que le garage du coin a des roues de bus d'1,5m de diametre!)
Ce n'est que bien plus tard que surviendra la 2eme crevaison. En pleine montagne cette fois. On commencait a redescendre sur la vallee de Kathmandhu, dans ces routes en lacets ou camions, bus et rares autres vehicules se croisent a toute vitesse en se frolant. Sensations au rendez-vous, mieux vaut essayer de dormir, meme si ca fait se taper la tete sur le siege en face a chaque tressautement! Pareil, un temps interminable pour changer cette roue. Je suis descendu du bus, voir si je pouvais me soulager de toute cette eau bue. Euhh disons que l'alternative precipice/sortie de virage m'a dissuade. Alors j'ai kiffe le paysage. Ce vert dense, revenu avec les premices de la mousson, ces cultures en etages, comme pour les rizieres, les quelques villages, ou plutot hameaux, parsemes ci et la. Fabuleuse impression d'etre enfin au Nepal.
Au lieu d'arriver a 6am, nous sommes rendus a midi. Apres avoir goute du bon air surpollue de Kathmandu dans les embouteillages.
Au moins, on se dit avec les filles qu'on a paye notre tribut au dieu du voyage galere. Mais c'etait sans compter que la guest house (l'hotel) que nous avons choisi, ou Tiphaine etait alle lors de son precedent sejour, etait... ferme. Pour travaux. Basse saison quoi. On remet les sacs sur le dos, on en trouve une autre, non sans mal, on negocie sec les chambres et leur prix. Et a peine installes, vous n'allez pas le croire, mais on voit debarquer une horde de militaires en uniforme nepalais, camouflage bleu, plus des flics. Juste devant notre chambre, sur le balcon, ce petit monde defile. On s'attend a voir les voleurs arretes, le cuisinier de l'hotel menotte ou au pire a etre expulses pour des raisons dont nous aurons jamais connaissance. Mais non, c'est la "Kathmandu Crime Police"!
Et la on s'offre un fou-rire nerveux, en apprenant que l'hotel que nous avons choisi a ete le theatre d'un suicide ce matin.
Zen Kathmandhu, zen...

13 juin 2008

Varanasi (Benares)

Chers tous,
C'est par une matinee ou l'on a les jambes lourdes d'un train de nuit bonde que nous arrivames a Varanasi.
Il est tout juste 8 heures quand le rickshaw envoye par notre hotel se pointe, se frayant un chemin parmi les familles endormies sur le sol de la gare, surbondee aussi, tiens tiens... Il nous reconnait sans mal, devinez pourquoi! Oui, la saison n'est pas tres propice au tourisme dans le Nord, nous sommes les seuls "Non-Indians" (comme ce qu'on lit a l'entree des sites touristiques, =prix x5 ou x10 pour nous).
Le rickshaw stoppe au bout de 20 min de cahutements desormais familiers a travers la folle circulation qu'il faudra un jour que je vous decrive, tellement tu penses que jamais ca passe, mais si, ca passe. Et la, on le suit, encore groggis, revant du lit qui nous attend. Mais prete-t-on alors attention aux ruelles que nous empruntons ? Je me rappelle les avoir largement redecouvertes apres, et cela sans fin, jusqu'a notre depart de la ville.
Il s'agit d'un dedale inextinguible de minuscules rues, dans lesquelles il est parfois difficile de circuler avec le sac-a-dos, ou l'on se croise difficilement avec des humains, alors avec une vache, c'est une affaire, je dirais, technique. Oui, beaucoup de vaches a Vanarasi, pas aussi bien portantes que mes fieres Fresian australiennes, mais aussi enclines a la bouse. Le mot d'ordre fut donc: watch your steps, attention a la glissade!
Notre hotel, negocie a 200 ruppees la nuit (environ 3 euros, on a deja paye moins...!) donne carrement sur les ghats. Sur le Gange. Notre chambre aussi. On ne va pas insister sur le confort spartiate de la chambre avec une vue donnant sur ce fleuve sacre, on est simplement epoustoufles.
Les ghats, c'est la deuxieme partie de la ville, ce sont ces fameuses marches qui plongent dans le fleuve, ou la vie de Varanasi bat son plein. Ablutions rituelles quotidiennes, ceremonies religieuses, jeux d'eau, siestes, commerce, promenades, lieux de meditation, et... cremations.
Ce premier matin, une fois debarbouilles et remotives (on avait decide de ne pas se reposer finalement), emmenes dans un batiment surplombant le ghat des cremations, quel choc ce fut, pour tous les deux, de VOIR, de nos yeux voir ces corps se consumer sur des buchers. Quelques buchers seulement. Et un bucher par personne decedee. Mais toute la journee et toute la nuit, ces buchers brulent. Cette fumee... Je passe bien evidemment sur des details malseants. Lorsque que l'on s'eloigne, la fumee est toujours presente, mais on sent davantage les odeurs fortes des bois nobles, comme le santal, qui sont vendus aux familles pour constituer le bucher.
Mourir a Varanasi pour un Hindu est un moyen d'arreter le cycle des reincarnations, d'atteindre ainsi le nirvana.
Partout dans la ville, se trouvent des temples dedies a telle ou telle divinite, celle de la variole parmi d'autres! On voit pour des ceremonies speciales des files de pelerins obstruer une ruelle, les hommes d'un cote, les femmes de l'autre, bien sur.
Nous avons croise par hasard des Canadiens de Montreal, croises auparavant a Delhi, par deux fois, et maintenant nous decidons de passer du temps ensemble. On echange nos impressions sur cette ville millenaire, "plus ancienne que le temps lui-meme" a dit Gide.


Nous dirigeons maintenant nos pas vers le Nepal, ou nous esperons trouver une atmosphere moins oppressante, (au niveau du climat aussi!) mais tout aussi culturellement riche.