19 juillet 2008

Dharan


Bonsoir mes chers,

Ici vient le récit de ma dernière étape au Népal avant la frontière indienne. Dans les environs de Dharan, j'ai connu des lieux et des visages que je n'oublierai jamais. Sans aucun doute mes plus fortes sensations de voyageur depuis que je suis parti de Lyon fin janvier.

C'est mon jeune guide à Janakpur qui avait insisté: "If you go to the frontier, you have to stop in Dharan, it's really beautiful, the temples in the mountains around, very nice place!"


La frontière à Kakarbitta se trouvant à plus de 20h de bus, je décidai de suivre allègrement le conseil du collégien. J'arrive le soir dans la ville, à l'heure où il fait bon de trouver une guest house avant que la nuit n'échappe totalement au jour. Pas de réservation, je n'ai pas d'adresse non plus, car j'ai pris le bus assez rapidement à Janakpur mais je ne m'inquiète pas, la technique a fait ses preuves... avec plus ou moins de réussite!

C'est un hotel cheap comme je voulais, The Bamboo House, (j'en ai pas vu une pousse) où je négocie mes habituelles 200 roupies de chambre et où je me rassasie le soir avec une Aloo Paratha. Tiens! parlons cuisine indienne un peu! Je décrirais l'Aloo Paratha comme un pain sans levain en forme de galette et fourré à la pomme de terre, avec un curry que j'adore, le Paneer Masala, des morceaux de fromage de vache dans de la sauce Masala, c'est ... rouge et généralement la température du coprs monte vite en mangeant! Avec la main droite (on ne touche pas la nourriture avec la main gauche, vouée à l'hygiene intime) je déchire un bout de ma Paratha et je chope un bout de Paneer, humm, et le but (enfin mon but, je suis très joueur) est de finir sa Paratha avec le dernier morceau de Paneer et le minimum de sauce restant dans le Thali, qui designe l'assiette en métal.

Le lendemain, on passera l'épisode de la digestion, je partis en direction de la Clock Tower, une tour d'environ 20 mètres de hauteur d'où j'ai une vue à 360° sur la ville et ses environs. Je repense à mon copain, il avait raison, c'est un sacré panorama: un relief de moyenne montagne ceint le coté Nord et Ouest de la ville et une plaine fluviale s'étend au Sud, en toute quiétude. La vue est très dégagé, le temps est clair, les collines avoisinantes vert dur et moi bouillant d'impatience d'y grimper... en auto-rickshaw! On me l'avait conseillé, car les temples enfouis dans ces collines se trouvent à une bonne heure de marche, tout en escaliers, et il fait une chaleur à faire passer l'envie de faire de la grimpette.
Le trajet met en perspective la vue que j'avais à partir de la petite tour, et chaque lacet est source de frissons, Dharan est magnifiquement située, au creux de la montagne et au pied de la plaine fertile de la rivière Kosi... Je me trouve alors au coeur de Vijaypur, un village qui abrite en son étendue deux endroits importants où les hindus, népalais comme touristes indiens, viennent prier et faire des offrandes. Je suis devant le premier, le plus grand temple des deux, et attiré par la vue définitive sur Dharan, je decide d'en repousser la visite et m'eloigne un peu pour redescendre quelques volées de marches, cherchant des points de vue pour prendre des photos.

Le chemin continue et longeant la pente, je me trouve à remonter pour arriver soudain au milieu d'une clairière, avec des maisons autour, un buffalo qui rumine attaché à son piquet, des poules qui caquètent, et des cris d'enfants qui s'élèvent de la cour de l'école. Certains gamins m'aperçoivent et arrivent timidement dans la clairière, en rigolant et en se cachant les uns derrière les autres. Je les photographie et ils veulent voir les photos, ils rient de plus belle devant leur image, puis s'en retournent avec leurs camarades dans la cour. Le sourire aux lèvres, je continue dans le village, et le long du chemin je réponds aux "Namasté!" des habitants et aux questions qui me sont posées par les plus hardis en anglais! Le chemin me mène au sanctuaire le plus éloigné, je n'ai plus le nom en tête, et des jeunes me hèlent en y arrivant, me souhaitant la bienvenue, et me disent leur étonnement quant à ma présence dans leur hameau: pas de pélerins en ce moment, et rarement des Occidentaux viennent jusqu'ici! Quelques étals bordent l'entrée du temple, les femmes qui sont derrière tressent des colliers, mais ne me demandent pas d'acheter, se contentent de parler entre elles en me regardant. Je ne me sens pas mal-à-l'aise, tous les regards sont bienveillants! Et le plus âgé des ados m'accompagne au sein du temple, certaines divinités me sont familières maintenant alors j'essaie de les deviner, face à leurs représentations en pierre. En revanche je n'ai aucune idée de pourquoi telle fleur est donnée en offrande à ce dieu et pourquoi il faut toucher cette statuette à cet endroit précis. Mon "guide" non plus!


Sur le chemin retour, discussion avec deux lyceennes en vacances, tellement souriantes! Puis je visite l'autre temple, et en sortant m'apercois que le rickshaw ne m'a pas attendu, oups!




Je continue ma route apprenant par la vendeuse de colliers qu'il y a d'autres sanctuaires un peu plus planques, la-bas, dans la foret.



Je traverse un autre village et un homme d'une cinquantaine d'annee, depuis son balcon, me hele et me fait signe d'entrer chez lui, il m'invite a prendre le the. Un Chai ici, un the au lait, dont Nepalais et Indiens raffolent. Il me fait decouvrir son jardin, sa fierte, (je pense tellement a mon pere a ce moment-la que j'en ai les larmes aux yeux) avec la riviere qui coule en contrebas, et les grands bambous qui bordent sa propriete. Je vais passer deux jours avec lui et sa femme. Lors du diner, un excellent Thali Meal, le meilleur que j'ai jamais mange, je fais la connaissance du neveu, Ram, un etudiant en physique, qui m'invite a dormir avec ses cothurnes dans une petite maison, payee par le gouvernement car ces etudiants beneficient d'une bourse speciale pour etudier dans le (localement) prestigieux College of Sciences de Dharan.




Je retrouve mon ami jardinier le matin a sept heures, il parle aussi peu anglais que la veille, mais cela n'a que peu d'importance. En marchant il me tient la main, comme tous les Indiens, tous les Nepalais font, en signe d'amitie.

Cette histoire, ces deux jours, je ne la detaillerai pas plus.

D'abord car ce post est trop long, ensuite parce que je veux avancer dans ce blog ( je me trouve actuellement a Bali!) et enfin parce que je n'aurais plus rien a vous raconter si je vous devoile tout ici!


With plenty of love.


4 commentaires:

Belette a dit…

Bali ! Bali ! Bali Balo dans son berceau, ban...

aahhh Vince devient le surfeur d'argent...

love petite bestiole

Kokori a dit…

C'est l'un des post les plus émouvant que j'ai jamais lu. Ton style narratif est vraiment excellent. Même quand le texte est long (ce n'est pas un reproche bien au contraire!) ben on ne s'en aperçoit pas, et puis il y a les photos... elles illustrent tellement bien tes propos! Je suis jalouse! :) J'voulais attendre que mon appareil actuel me lache mais jcrois que je vais bientôt craquer et m'acheter un bridge numerique comme le tien!!
Continue à nous émerveiller !
Bise kentuckienne !

Vincent a dit…

@ Kokori:
Merci! :)
Pour l'appareil, GO FOR IT! Le mien est un Panasonic LUMIX DMC-FZ18, et je continue à découvrir ses capacités au fur et à mesure des circonstances, des tâtonnements dans les réglages et de mon imagination!
Aussi je pense que les appareils numériques de type bridge constituent la meilleure étape pour passer ensuite au réflex.

Kokori a dit…

He he c'est justement celui la que je convoite depuis plusieurs mois maintenant... En fait je crois que cela remonte a la soiree de depart de lucie ou nous avons passe 2 bonne heures a s'amuser avec le retardateur de ton appareil :)