31 mars 2008

Wilson Promontory National Park






Nous, quand on a un jour off, on va a la plage.

A Whisky Bay, on n'avait que du vin rouge.
A Norman Bay, j'ai pense au seul ingenieur-informaticien-cadre que je compte parmi mes potes.
A Lilly Pilly Gully, on a croise la route d'un wallaby, une sorte de petit kangourou.
A Squeaky Beach, le sable fait "skouik" sous le pied.
Et apres le coucher de soleil que voici:

Voila ce qu'on peut croiser sur la route!

Wombats et kangourous.

24 mars 2008

Koalas!







Phillip Island:

Un must go pour les touristes de Melbourne, nous nous y rendons lors de nos premiers days off en raison d'un Grand Prix moto que les gars ne veulent pas rater. C'est parfait pour Ana et moi, il y a aussi sur l'île un Conservation Centre où l'on peut observer des koalas évoluer en toute koalitude.
La koalitude définit l'ensemble des comportements propres à ce marsupial que vous trouverez haut perché dans les branches d'eucalyptus. Les comportements observés peuvent se résumer à: dormir, manger des feuilles d'eucalyptus, faire semblant de dormir, digérer une feuille d'eucalyptus pendant dix jours.
Oui, car la toxicité (ce mot-là existe en revanche) de l'eucalyptus est très élevée. Mais bon, il y a 700 espèces d'eucalyptus sur le territoire australien, il a bien fallu que dans la formidable histoire de l'Evolution sur ce continent, une espèce se dévoue pour se nourrir exclusivement de feuilles empoisonnées (et seulement sur 3 espèces d'euca, sur les 700!). Et paraître complètement stone. Comme le disait un panneau pour les excuser de cette lamentable attitude: "Je dors pour économiser de l'énergie". C'est cela bien sûr. ... Anaïs voulait bien sûr en ramener un "à la maison" (comme pour les petits agneaux, les petits cochons, et même un petit veau, au tout début). C'est vrai que le koala c'est chouette comme bête, avec ce museau unique et ces grandes oreilles qui les font ressembler à des savants fous (encore le côté "mais je suis où, là?"). Ca fait rire comme animal. Au début sourire, puis vraiment rire au bout d'un moment.

Voici d'autres photographies prises à Phillip Island:

SpiderHouse


Aaaah Samantha...
Pas de trucage, pas de retouche, c'est la vraie, l'originale, la premiere du nom. Celle que j'ai vu un beau matin dans un pli de mon blue-jean... On a fini par se dire qu'elles ne sont pas dangereuses, mais a chaque fois, calmement, tu sautes au plafond.
Nous avons deja compte 17 Samanthas dans nos maisonettes. Calmement.

18 mars 2008

Dairy Farmer








Par où commencer?

Je vais vous parler de ma vie de cow-boy à Yanakie. Parce que même si c'est l'exacte traduction, "garçon vacher" c'est moins la classe.

Je travaille depuis déjà 3 semaines dans une dairy farm, une ferme laitière. Et d'une taille honorable puisque nous parlons de 800 vaches qui s'épanouissent dans quelques 350 hectares.

Il y a deux traites par jour qui durent 3h chacune, au choix: je mets les caps sur les pis, je les enlève ou je pousse les vaches afin qu'elles rentrent dans la station de traite à renfort de grands cris variés, d'applaudissements, et de joyeuses tapes sur le dos des mémères.

Vous avez deviné ce que je préfère.

Outre le milking, comme on dit ici, mon principal job est de nourrir les petits veaux! Le premier jour, Phil m'a dit :

-"Do you like animals?"

J'ai dit oui mais j'ai pensé :"Enfin, surtout avec une bonne sauce".

-"You'll be a real nurse for the calves!"
Il n'a pas menti. Une nourrice pour les veaux, c'est exactement ce que je suis devenu.
Ca se passe comme ça : le veau est né, Maman vient de lécher son petit en entier pour refaire le plein de protéines, nous arrivons avec la jeep 4x4 et le quad et nous prenons sans pitié les petits (plusieurs par jour), nous soignons les vaches qui ont besoin de l'être à l'aide de seringues qui feraient palir même un diabétique, et nous ramenons les vaches qui n'ont pas vraiment envie de l'être et c'est là que commence ta vie de cow-boy. Quand le bétail n'est pas coopérant et qu'il faut savoir assez bien manier la monture (le quad en l'occurence) pour faire prendre la bonne direction à une vache affolée. Ca m'a tellement surpris au début, voir Andrew se démener sur son quad dans un nuage de poussière, la vache qui se rebiffe, et affronte l'homme dans une totale attitude de défiance. Non, je peux vous le dire, la vache n'est pas tout le temps un animal placide.
Alors nous y voilà, de retour du paturage, nous mettons les veaux dans les enclos couverts et là, on se retrousse les manches du bleu de travail et le vrai boulot commence: apprendre le veau à téter! Nous avons plusieurs instruments à disposition: le biberon bien sûr (1,5l pas moins), le bac bleu à 12 tétines (voir photo), ou alors le tube en cas d'extrême réticence (du veau) ou d'ultime perte de patience (de nous). C'est comme un biberon, mais à la place de la tétine, il y a un petit tube à enfoncer dans la gorge du vilain petit veau, qui va jusque dans son estomac et le remplit. A ce moment-là, la formule d'usage est: "Eh ben la prochaine fois mon pote, tu têteras!"

Après cet apprentissage, les veaux sont normalement en mesure de venir boire d'eux-mêmes à un feeder, une machine avec une tétine qui reconnait le veau et lui donne une ration adaptée en fonction de son âge. On m'a appris à m'en servir, maintenant je suis un peu le responsable informatique de ces machines!

Ce traitement informatique de luxe qui nous épargne, en théorie, bien du travail (car TOUS les veaux ne vont pas automatiquement se nourrir au feeder, ce serait trop beau) n'est réservée qu'aux femelles, les taureaux étant vendus dans la semaine. Mais en une semaine, il peut y avoir beaucoup de bulls. Jeudi dernier, ce sont quelques 80 taurillons que nous avons eu la joie de voir partir (dans des élevages de taureaux ou ...à l'abattoir). Ouf! Plus à les nourrir "manuellement"!

Je voulais dire aussi que cette ambiance de ferme, je la connais. Des souvenirs d'enfance de l'étable de Boyer, j'en ai retrouvé par dizaines... Mes oncles et cousins sont toujours dans ce sain environnement fermier, et je peux dire que je comprends mieux leur travail maintenant. L'ensillage, le foin, les tracteurs, les pauses café chez Mamie, ça me vient à l'esprit tellement souvent. J'ai redécouvert ce monde, ce monde "vrai", où l'on comprend les choses, où l'on fait, où l'on apprend à faire son boulot sans demander son reste. J'aime vraiment ça.

Les horaires sont souples, comme on dit, je peux faire de 10h30 à 12h30 de boulot par jour. Je viens de boucler une semaine de 8 jours non-stop: 90h. Pas mal hein? Presque 3 fois 35h!
J'avais deux jours off, je suis venu à Melbourne, ça fait du bien de renouer contact avec la civilisation! Aller au cinéma, faire un coucou à Alexia, dormir sur son canap, se balader en ville, voir d'autres êtres humains! En revanche, la chaleur monte depuis queques jours, et en ville on est arrivés à 43°C hier. C'est chaud, je vous le dis, surtout sans vent.

Prochain post: les days off à Phillip Island et au Wilson Prom.









10 mars 2008

C'est parti pour Yanakie!

Nous sommes lundi, deuxième visite chez le Dr Martyres, qui confirme la voie de guérison, je peux donc partir demain mardi rejoindre Ana qui est déjà à la ferme, depuis le samedi. Il y a aussi Don le Hollandais, et John, l'Australien de Darwin, avec qui nous avions des atomes crochus à Merrigum. Nous habitons tous les quatre dans une maisonnette toute équipée (en mouches et araignées aussi), en pleine campagne, à quelques centaines de mètres de la ferme de Julie et Raoul, nos hôtes.Tous les trois travaillent là-bas. En arrivant, on m'annonce que j'irais dans une autre ferme, celle de Phil. Située à quelques kms, la "dairy farm" est située en haut d'une colline, et lorsque Phil m'y emmène le premier matin, je suis soufflé par la vue! Des collines ensoleillées, dégradées de vert et de jaune (l'été vient de se terminer) au creux desquelles des vaches paissent, une vue sur l'inlet, le bras d'ocean infiltrant ces terres benies, et sur ses îles sauvages. Et de tous côtés, l'horizon se prolonge à travers les collines, la perspective est incroyablement dégagée, autant que ma motivation pour travailler dans la ferme!

J'espere pouvoir vous narrer la suite tres prochainement: ma vie de garcon vacher, la decouverte de la wildlife australienne (oh oui! des marsupiaux!), les plages comme j'en revais, bref, j'adore mon boulot comme dirait l'autre, et surtout les days off!

Si vous voulez regarder ou je suis c'est simple, reperez sur une carte la peninsule la plus meridionale de l'Australie. Hum? oui, la plus au sud quoi.

car JE SUIS AU SUD DU SUD DU CONTINENT LE PLUS AU SUD (l'Antarctique ne compte pas, il n'y a que des manchots.)

Manchots, borgne, j'ai boucle une boucle la, non?

Borgne (to be wild)

De nouveau quelques jours a Melbourne. De convalescence dirons-nous.

Je vous explique:

Au 6ème jour, mon oeil droit fut vicieusement fouetté par une branche souple dont je dépossédais nonchalemment les fruits. Avec des lunettes de soleil, on distingue mal les poires, sachez-le. Bref c'était fait, et me voilà aveugle pendant une bonne journée tellement le fait de garder l'oeil gauche ouvert me faisait souffrir, je ne pus que cacher mon oeil, plus exactement le maintenir fermé avec un bandeau. Et là, c'était supportable. Enfin presque... pendant deux jours j'ai jonglé.

Non que ma situation de nouveau-borgne exigeât une exhibition urbaine, mais à vrai dire l'étape à Melbourne était déjà prévue, elle devint donc urgente. Car la veille de l'incident, nous reçûmes, Anaïs et moi, l'assentiment des propriétaires de la ferme laitière précédemment évoquée pour venir travailler avec eux, et ce, dès le surlendemain. Et puis il me fallait soigner cet oeil, et je ne me résignai pas à confier son destin au corps médical de Merrigum. De toutes façons, l'infirmière dont je parle ne passait par là qu'en début de semaine. Ah la campagne! Donc retour oeil bandé à Melbourne, où l'on redécouvrait que la chaleur pouvait être une chose agréable. Anaïs rejoint un ami en ville, elle doit partir le lendemain pour la ferme. Alexia, mon hôtesse, prend soin de moi et un rendez-vous chez le médecin dans l'après-midi.Le Dr Raymond Martyres (sic) m'apprend que c'est la cornée qui est égratinée, comme je le craignais. Une griffure en plein milieu. C'est pourquoi chaque clignement de la paupière me faisait souffrir le raymond. Pardon, le martyre. Ce qui est rassurant dans l'histoire, c'est que le médecin est bardé de diplômes, ils sont au mur, et aussi que la blessure est peu profonde. Mon diplomé des universités de Bangalore, Melbourne et Washington DC compte sur une guérison totale alors je me mets à espérer de revoir des deux yeux, car c'était bien quand même.

De retour du fruit-picking, je ressemblais a ca:
(le toit de la gare Southern Cross de Melbourne derriere moi, vous pouvez apercevoir son audacieuse architecture)